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Tête chercheuse
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15 novembre 2013

Ecrire en régime médiatique. Marguerite Duras et Annie Ernaux

J'ai soutenu ma thèse, Ecrire en régime médiatique. Marguerite Duras et Annie Ernaux, le 8 novembre 2013, devant un jury composé de Nathalie Piégay-Gros (ma directrice), Marie-Hélène Boblet, Thomas Hunkeler et Dominique Viart.

J'ai cherché à y comprendre ce que cela implique, pour les écrivains de la période contemporaine, d'écrire dans une société profondément structurée par le discours médiatique, à la fois pour la compréhension du monde que cela implique, et pour la diffusion de leur propre parole.

Le regain d’intérêt pour le réel manifesté par la production littéraire à partir des années 1980 se reflète dans la présence de plus en plus fréquente dans les livres publiés de références à l’expression médiatique.  En effet, celle-ci accentue alors son influence sur la vie quotidienne, notamment par l’intensification de l’audience télévisuelle. Les écrits de Marguerite Duras et Annie Ernaux constituent une voie d’accès privilégiée pour saisir l’ampleur de ce phénomène. Appartenant à des générations différentes, elles témoignent, chacune selon son expérience, des évolutions historiques de la communication de masse et de son influence sur la perception du monde et la construction du débat public dans la société contemporaine. L’une et l’autre contribuent à mettre en question la représentation du « réel » proposée dans les médias par des pratiques littéraires singulières qui renouvellent les enjeux politiques de l’écriture. Mais la posture d’écrivain engagé, chère aux auteurs de l’après-guerre, se trouve complexifiée par les contraintes associées à la médiatisation culturelle. Alors que Marguerite Duras se joue des ambivalences générées par la surmédiatisation, Annie Ernaux gagne la reconnaissance du public par une distance soigneusement cultivée par rapport à la visibilité offerte par les médias. Cependant, que ce soit par la subversion des normes médiatiques ou par un regard critique porté de l’extérieur, l’une et l’autre montrent comment le discours littéraire peut se constituer en espace d’expression spécifique dans l’échange et la concurrence avec la communication de masse. 

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